Dans sa quarantaine, Suze, une coiffeuse célibataire, s’entend annoncer qu’elle a contracté une maladie professionnelle qui lui laisse peu de temps à vivre. Comme ultime pulsion de vie, et d’amour, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a abandonné à 15 ans. Dans sa quête elle embarque littéralement M. Cuchas, un directeur informatique suicidaire, et M. Blin, un archiviste aveugle. Ils devront affronter les méandres de l’administration et la police française, ce ramassis de salauds méchants.
Une comédie familiale pour enfants, c’est la forme qu’a choisi Albert Dupontel pour son septième long-métrage. On ne voit pas comment expliquer autrement les faiblesses de ce mini-pamphlet anti-système. Aujourd’hui, l’ennemi c’est l’autre, les cons dans leur multitude car on le sait, ils sont nombreux et ne sont pas nous. Il semble que l’histoire a été développée principalement autour du personnage joué avec justesse par Virginie Efira, les autres n’existant que par et pour elle. Ainsi l’informaticien ne sert qu’à faire avancer l’intrigue avec son ordinateur portable toujours branché sur les réseaux et dont il se sert comme d’une baguette magique au gré des besoins du scénario. L’archiviste aveugle est le ressort comique du film. Et quel comique ! Il se cogne contre un mur : rires. Il crie et répète jusqu’à la fin “un handicapé ça ne va pas en prison !” : rires. Très opportunément, ce personnage est celui qui aide – encore une fois très artificiellement – à conclure l’intrigue. Si le scénario se permet des facilités, la mise en image et en musique est pire. Dupontel nous montre le passé de son héroïne dans d’affreux flashbacks et les moments émotionnels sont soulignés par une musique censée nous attendrir encore plus. Alors que la protagoniste a atteint son objectif, retrouver son enfant, le film prend une nouvelle direction et au lieu de conclure nous présente un personnage de parfait stalker. Le malaise est palpable y compris à l’écran (la femme objet du désir déclare : « ça me fait un peu peur »). Dupontel avoue avoir voulu réalisé un hommage à Brazil de Terry Gilliam, qui fait une apparition sans intérêt et dédie son film à Terry Jones. A part les clins d’oeil Adieu les cons n’a rien à voir avec les Monty Python, ni dans le burlesque ni dans le tragique.
Adieu les cons. Scénario : Albert Dupontel, Xavier Nemo, Marcia Romano. Réalisation : Albert Dupontel. Interprétation : Virgine Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié. France, 2020.
Commentaires
2 réponses à “Adieu les cons : bonjour la mièvrerie”
Je l’ai beaucoup apprecie, Albert Dupontel ne m’a absolument pas decu. C’est donc un film qui arrive a etre a la fois tres touchant et tres grincant. Les personnages apportent beaucoup d’emotion, et les aventures qu’ils vont vivre apportent beaucoup de questionnements, pour nous laisser au final avec une morale qui n’est pas inedite mais qui reste quand meme tres importante. Je vous encourage donc vivement a aller voir Adieu les cons. Je dois dire que j’ai deja ete agreablement surpris de constater que la salle dans laquelle j’ai vu le film etait bien remplie.Critique complete sur le blog cineomax.over-blog
Merci pour votre commentaire. Je prends le pari que ce film ne survivra pas au temps qui passe et que son auteur finira par le désavouer.