Mando n’est pas un personnage recommandable bien qu’il soit souvent recommandé, par des gens peu recommandables. Ce chasseur de primes capture des proies pour des clients divers. Quand le client est accompagné de Stormtroopers défraîchis et joué par un Werner Herzog prêt à payer le prix, on imagine un enjeu énorme. Cette mission va obliger le Mandalorien à remettre en question certaines certitudes et même son code d’honneur.
Il n’est pas nécessaire d’en dire plus sur une trame que le public français ne pourra voir qu’en mars 2020 sur le bouquet Disney+. Toutefois on peut dire beaucoup de choses sur l’exécution, brillante. La série a été créée à l’initiative de Jon Favreau, le réalisateur de Iron Man (2008) mais aussi de Cowboys & envahisseurs (2011). De nouveau, il mixe les genres : le western et la science-fiction. Le héros s’aventure de planètes en planètes résumées en paysages désertiques plus chauds que froids, parfois forestiers, une pampa par-ci, des saloons par-là. Il y a même une scène de rodéo, et des fusillades en veux-tu en voilà. The Mandalorian est aussi construit comme un jeu vidéo : le personnage principal accomplit des mini-quêtes dans la perspective d’une grande quête. Sur son chemin, il améliore son équipement, ses compétences. Ce mélange des genres ainsi que l’orthodoxie du récit ne dévalorisent pas The Mandalorian. Parce que la série est réalisée avec l’élan propre au cinéma épique – comme l’a été le western de l’âge d’or. On le voit dans les décors, les costumes, les effets spéciaux et on l’entend aussi dans la musique. Le vrai luxe que se paient les créateurs c’est la caractérisation du héros. Soumis à sa religion, le Mandalorien ne quitte jamais son masque et son armure. Pour ce (petit) bras d’honneur aux conventions, on oubliera cette manie qu’ont les antagonistes de toujours aussi mal viser.
The Mandalorian. Créée par Jon Favreau. Etats-Unis, 2019.