Des scientifiques découvrent un signal radio d’origine extraterrestre préalable à une extermination de notre glorieuse espèce. Quelques êtres humains physiquement indemnes entament un long chemin vers la survie et la compréhension de cette invasion qui n’en est peut-être pas une.
Après huit épisodes on cherche toujours le rapport avec le roman d’Herbert Georges Wells. Les “tripodes”, créatures biomécaniques emblématiques, ont laissé la place à des robots quadrupèdes moins sophistiqués que les dernières créations de Boston Robotics dans le monde réel. S’appuyant sur un casting fort avec Léa Drucker et Gabriel Byrne en tête d’affiche, la série déroule ses intrigues essentiellement basées sur les relations entre les personnages. L’invasion extraterrestre est juste le prétexte à une mise en scène façon The Walking Dead où les quadrupèdes avec leur démarche hésitante et leur bruit agaçant remplacent péniblement les zombies. Les créateurs de la série ont ajouté artificiellement des thèmes lourdement contemporains. Ainsi, par “mondes” il faut entendre les différents milieux dont sont issus les personnages : scientifiques et militaires, petite bourgeoisie londonienne et migrant soudanais, etc. Cette lourdeur pèse jusque dans les dialogues (“parle-moi du Soudan”, “parle-moi de ta famille”). La caractérisation des personnages est faite à l’emporte-pièce : dès le second épisode la plupart deviennent expert dans la maniement d’armes de guerre trouvées au hasard de leurs pérégrinations. Cette paresse se ressent également dans la réalisation : un effet sonore (que nous avons appelé “cri de Wilhem féminin”) se fait entendre identiquement sur plusieurs épisodes comme si la production n’avait pas jugé bon d’investir dans le budget son. Aussi, nous n’investirons pas plus de temps dans cette nouvelle « Guerre des mondes ».
La Guerre des Mondes. Série de Howard Overman d’après H.G. Wells. France-Grande Bretagne, 2019.