Un thriller terroriste européen mené par Brian De Palma d’une main tremblante.
C’est l’histoire de deux flics à Copenhague. Non, un seul. L’autre, le plus vieux, est égorgé par un terroriste présumé, parce que le plus jeune a été distrait. Culpabilité, piste terroriste, vengeance, affaire personnelle… ou pas. C’est le mix classique du thriller international à partir duquel on peut faire un James Bond, un Jason Bourne ou un De Palma. Sauf que l’auteur de Phantom of The Paradise n’est plus que le fantôme de lui-même derrière la caméra. Domino enchaîne clichés après clichés, laminant dans le processus des acteurs brillants sous d’autres cieux. Guy Pearce et Nikolaj Coster-Waldau tournent en rond dans leurs personnages, vus et revus ailleurs. Et c’est pire dans la description des “minorités”, qu’elles soient noires ou femmes.
De Palma s’abîme dans la répétition de clichés hithcockiens sans les renouveler. La musique de Pino Donaggio ajoute à la patine vieillissante du réalisateur de L’Impasse – bon sang ! De Palma franchit la ligne jaune quand il montre le terrorisme comme une expérience filmique, un spectacle grand-guignol et vulgaire, ou un de ces climax synchronisé qu’il répète comme un TOC depuis 40 ans.
Domino. Scénario : Petter Skvalan. Réalisation : Brian De Palma. International, 2019.