Un film de braquage en français tourné au Canada : le goût de l’Amérique, quasiment pas.
Le cinéma français lorgne vers le cinéma américain à travers son cousin canadien. Il lui emprunte ses décors plus grands, ses costumes de flics – plus larges, ses routes plus larges – aussi, et ses véhicules capables de contenir plus de passagers. Par extension, le pays entier peut contenir plus de colère, plus de rage. Or, comme disait Ornicar, trop de place tue la place. Il y a trop de personnages et trop d’intrigues en même temps dans Les Enragés. Pauvrement inspiré de Mario Bava, le film se perd dans ce trop d’espace et croit se rattraper en nous servant en vedette américaine Lambert Wilson (après avoir sacrifié un trop précieux Laurent Lucas). C’est seulement à mi-chemin de l’intrigue, c’est à dire trop tard, qu’on comprend qu’on va perdre son temps dans ce film bâtard dans tous les sens du terme.
Les Enragés. Réalisation : Éric Hannezo. Scénario : Yannick Dahan, Éric Hannezo, Benjamin Rataud, d’après le film Cani arrabbiati de Mario Bava. Interprétation : Lambert Wilson. Guillaume Gouix. Virginie Ledoyen.Photographie : Kamal Derkaoui. Musique : Laurent Eyquem. France/Canada, 2016. Sortie française : 30 septembre 2015.