Le héros de Limbo est un enfant, mais le jeu est pour les adultes.
Dans les premières minutes de Limbo, parce que le héros est un garçonnet, l’idée d’offrir le jeu à un petit d’homme nous traverse l’esprit. L’ambiance crépusculaire est pourtant un avertissement : il s’agit d’un jeu pour grandes personnes, les premiers obstacles et les premiers essais infructueux viennent le rappeler brutalement. Dans le monde de Limbo, il n’y a pas de couleurs, donc pas de sang qui jaillit des blessures toujours fatales. La violence est graphique mais monochrome, ce qui ne l’empêche pas d’être impressionnante, voire traumatisante. Il faudra ainsi se faire empaler plusieurs fois par une araignée géante avant de comprendre comment l’esquiver. Heureusement, on dispose d’un nombre illimité de vies pour résoudre des énigmes simples en apparence. Mais le nombre d’actions possibles est lui limité : marcher, courir, tirer, pousser, saisir. Suffisant pour donner de la complexité à un monde vaste, plein de surprises, et d’une obscure beauté.
Limbo. Lead designer : Jepp Carlsen. Studio : Playdead. Danemark, 2010.