Mia-Hansen Løve : le père des mes enfants

pere de mes enfants

Un producteur de films d’auteurs plein d’histoires met fin à la sienne. C’était en 2005-2009 dans un film de Mia-Hanse Løve.

Avec cette histoire, le pedigree de la narratrice, on serait tenté, on a été tenté, de détester le film avant même de l’avoir vu. Ca s’appelle un préjugé. De classe. Du racisme social. La réalisatrice et auteure est Mia-Hansen Løve. Issue Du sérail. Elle nous présente une famille bourgeoise parfaite en apparence. Le père est producteur de cinéma, mais c’est plus un jongleur. Il jongle avec des films coréens et tadjiks. Pas de quoi remplir les multiplex. Alors il jongle aussi avec les banquiers, les dettes, les mécanismes compliqués du cinéma. Personne ne veut plus de ses films, trop peu rentables. Il va jusqu’à s’impliquer dans les tournages, jouant le psy pour des acteurs dépassés par leur vie personnelle. Dans le même temps, sa ville de famille ordinaire va en pâtir.  Ses dettes l’entraînent à son suicide. Physique.

Après le deuil, c’est la famille réelle et professionnelle qui prend le relais de ce producteur tué par son endettement, incapable de garantir une sécurité financière sa famille . Grégoire Campbell (aurait pu s’appeler Campbell en référence au mythologiste Joseph Campbell). Le poignard du film plonge plutôt dans le coeur des banquiers, sans leur faire grand effet. L’histoire est inspirée du producteur français Humbert Balsan qui mit fin à ses jours par pendaison le 10 février en 2005.

Le cinéma français est très divers, de Mia Hansen-Løve à Franck Gastambide. Sans parler de son âge d’or où, via Canal+, il finançait Lynch et Kusturica (et continue encore par le biais du co-financement à ne pas laisser mourir des cinéastes étrangers). Le cinéma français n’est pas chiant comme s’acharnent à dire blogueurs et marronniers de la presse depuis dix ans. Notre cinéma n’est pas « chiant ». Il est d’une diversité à découvrir sans cesse.

Le père des mes enfants de Mia Hansen Løve. Interprétation : Louis-Do de Lencquesaing, Chiara Caselli, Alice de Lencquesaing. Lumière : Pascal Auffray. France 2009.


Publié

dans

par

Étiquettes :