Netflix diffuse depuis une semaine une nouvelle série Marvel consacrée au super-héros aveugle Daredevil, avocat le jour sous le nom de Matt Murdock, justicier la nuit.
Après la déception Gotham de l’écurie DC Comics/Fox, les fans ont de quoi se rattraper chez la concurrence avec Daredevil. Et c’est dark dans l’esprit, et délavé à l’image. Suffisamment pour rendre l’univers de Hell’s Kitchen, le quartier de Manhattan où évolue Matt Murdock. Enfant, Matt a été aveuglé par un produit chimique alors qu’il essayait de sauver un piéton d’un accident. Comme dans la réalité mais en exagérant, il apprend à développer ses autres sens à un niveau surhumain. Devenu un homme, il se fait avocat de cas désespérés comme cette secrétaire que tout accuse de meurtre mais qui est l’objet d’une machination. Tous les éléments du film noir sont là : la ville, une mafia multi-ethnique, des tueurs à gages, des victimes innocentes ou trop pas, de la drogue, des armes, des policiers, des avocats, un grand complot, une vengeance sur le destin. On n’attend plus que la femme fatale, à moins que ce ne soit Rosario Dawson (Sin City, Boulevard de la mort). Et à l’autre bout du spectre, il y a un vilain, Kingpin (Le Caïd), joué par Vincent D’Onofrio (Full Metal Jacket, The Cell). Comment insérer un super-héros masqué dans tout ça ? Pour les premiers épisodes, les créateurs de la série dont Drew Goddard (Cloverfield, La cabane dans les bois), sont allés chercher l’inspiration chez Frank Miller. Le plus violent et radical des auteurs de comics à qui on doit aussi quelques scénarios de films dont 300 et encore Sin City.
Même avec un tel pedigree, rien n’était gagné pour cette première qui a eu lieu en même temps que l’ouverture de la dernière saison de Game Of Thrones, la plus populaire des séries à ce jour. A en juger par les réactions du fandom, Daredevil a visé juste. Peut-être parce qu’il ose des choses : oser un héros et des antagonistes ultra-violents dès les premières images, oser un combat à plusieurs dans un interminable faux plan-séquence, emprunter aux Soprano et à The Wire, entre autres. A contrario de The Flash, Arrow et Gotham, Daredevil s’avance dans un territoire où les super-héros voyants de télévision ne s’aventurent pas vraiment : l’obscurité. Nous, on reste prudent cette fois ci, et on attend de voir. (en partenariat avec Kdbuzz.com)
Daredevil, de Drew Goddard, d’après Stan Lee et Bill Everett. Avec : Charlie Cox, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Vincent D’Onofrio. Photographie : Matthew J. Loyd. Musique : John Paesano. Etats-Unis, 2015.