MixBit c’est pas un gros mot

MixBit-logo

MixBit c’est le nom de l’application des créateurs de YouTube pour concurrencer Vine et Instagram dans la micro-vidéo. Soit le montage réinventé.

En réalité, ça veut dire « mélanger des morceaux » en anglais. Mais, appelons les choses par leur nom : MixBit est un logiciel de micro-montage. Comme ses concurrents, il permet de réaliser rapidement des films très courts, cette fois on peut aller jusqu’à 16 secondes. C’est presque trop car les possibilités créatives sont démultipliées par les fonctions proposées : en plus d’un montage simplifié au cut, il est possible d’ajouter des vidéos tournées en amont ou provenant d’un catalogue « collaboratif ». C’est l’autre axe sur lequel tourne Mixbit : le social mix. Il s’agit de mélanger, remixer les vidéos des autres et de leur accorder le même droit sur ses vidéos à soi. Ensemble tout devient possible, comme dirait l’autre, puisqu’on peut alors composer une vidéo d’une heure maximum.

Alors que Vine et Instagram restent des objets tournés vers le « moi », MixBit s’oriente vers le « nous ». Beaucoup de vidéos postées sur YouTube (une entreprise de la galaxie Google dont fait partie MixBit) sont déjà des mashups spontanés, il n’y a pas de raisons pour que MixBit n’atteigne pas cet objectif. Ne pas se leurrer : l’appel au collaboratif est un moyen comme un autre pour créer du trafic sur un support et maximiser la vente d’espaces publicitaires. Un design minimaliste mais sympathique distingue encore l’application de ses concurrents. Le style rétro du logo exprime aussi autre chose. Comme les smartphones ont refait à l’envers l’histoire du jeu vidéo, de Pong à Prince of Persia, ils sont en train de refaire l’histoire du montage virtuel. Ici, on sort à peine du mont-âge des cavernes. Au visionnage d’une vidéo de promo de MixBit, des questions vertigineuses ont fait surface : où trouver le temps de produire ou regarder toutes ces vidéos ? Que vont faire nos descendants des quantités hallucinantes d’images que nous allons leur laisser ? Certaines auront peut-être l’honneur d’être retrouvée par un futur Boltanski.


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