La Bataille de Solférino évoque un drame personnel sur fond d’histoire collective : quand le peuple français est passé sous la garde de François Hollande, juste après la « rupture ».
On a raté La Bataille de Solférino, la première fois à Cannes, puis ses multiples projections publiques en avant-première un peu partout en France. C’est mal. Sa réalisatrice et scénariste, Justine Triet, avait attiré l’attention via un court-métrage qu’on avait eu la chance de voir sur France 2, dans l’émission dédiée Histoires courtes. Dans son rafraîchissant Vilaine fille, mauvais garçon (2011), on suivait les papillonnages de Laëtitia (Laëtitia Dosch) qui essayait de vivre une vie parisienne normale, voire légère, malgré l’existence lourde et fragile d’un frangin schizophrène ou psychotique, c’est pareil. Dans cette Bataille de Solférino, une jeune journaliste, incarnée par la même comédienne, va livrer un autre combat avec pour toile de fond l’élection du 6 mai 2012. Tandis qu’elle couvre en direct l’événement pour une chaîne de gauche-tarama rue de Solférino au siège du parti socialiste, débarque son ex-mec, un hipster instable psychiquement (Vincent Macaigne) qui réclame leurs enfants et plein d’autres choses irrationnelles. La nounou, l’amant, les socialos et la France s’en mêlent. Il en résulte un drôle de drame enjoué par des acteurs qu’on dirait forts en gueule d’après la bande-annonce. Il nous tarde de voir sortir sur les écrans ce qui ressemble à une fiction-vérité ancrée dans un réel bien identifiable, car tout le monde connaît au moins une personne séparée ou qui a voté socialiste.
Faut-il voir dans ce premier long-métrage de Justine Triet une allégorie du drame national qui s’est joué l’année dernière entre une gauche complexée par ses origines sociales et une droite décomplexée de ses pulsions misanthropes ? Après Nicolas Sarkozy de 7 à 12, c’est François Hollande qui s’occupe des enfants de 12 à 17. Vraiment ? Au vu du gabarit physique et politique de l’un et de l’autre, on a l’impression que ce sont plutôt les Français qui gardent les petits. Sortie française le 18 septembre 2013.
Commentaires
Une réponse à “La Bataille de Solférino : qui va garder les petits ?”
On dirait une comédie italienne mais sans les spaghetti. Ok je ——–>