Deuxième bande-annonce et première faute de goût pour Prometheus
On 17 mars 2012 by rachidouadahLe film qui anesthésie tous les critiques avant même sa sortie dispose depuis aujourd’hui d’une nouvelle bande-annonce. Toujours aussi prometteur, sauf que…
Ambiance, montage, photographie, musique, narration… on aurait bien aimé prendre le temps d’entrer dans les détails et démonter cette bande-annonce, la disséquer, la déconstruire. Mais pour quel résultat, à part se gâcher la surprise d’un potentiel grand film ?
Et pourtant, c’est difficile de faire semblant de rien, quelqu’un s’est chargé d’ajouter une petite touche de mauvais goût qui donne un côté cheap à ce trailer. Dommage. Nos soupçons se tournent immédiatement vers le bruiteur et le monteur. Ces deux professions qui travaillent main dans la main ont l’habitude des blagues. Depuis 1982, « le cri de Wilhelm » est utilisé dans les films américains pour illustrer une mort brutale ou idiote, en guise de clin d’oeil. C’est le bruiteur de Star Wars, Ben Burtt (également créateur des sons de Wall-E) qui l’a redécouvert et popularisé.
Dans la bande-annonce de Prometheus, ce n’est pas le cri de Wilhelm qui est recyclé mais son équivalent féminin dont les historiens du son ne parviennent pas à retracer l’origine. Des amateurs l’ont retrouvé dans un épisode d’Heroes, dans L’Effet Papillon et La Ligne Verte, dans un morceau du Wu Tang Clan ainsi que dans des jeux vidéos. Il doit s’entendre dans une bonne centaine d’autres circonstances, raison pour laquelle ce son nous a sauté aux yeux.
La crieuse inconnue
Pour composer les bandes-sonores des films, les professionnels utilisent aussi des sons vendus sur catalogue mais s’arrangent pour les rendre uniques afin de ne pas briser l’illusion. Dans le cas du cri de Wilhelm et de notre crieuse inconnue, puisés dans ces mêmes banques de données (dont celles de Warner), c’est comme servir un plat acheté en grande surface et réchauffé au micro-onde, sur une table du Fouquet’s. En espérant que personne ne s’en rendra compte, sauf les collègues avec qui on doit bien rigoler en cuisine. Si vous préférez les métaphores moins bling-bling, c’est comme si un imprimeur modifiait discrètement quelques mots dans le livre d’un auteur, histoire de faire un « clin d’oeil » à un autre imprimeur d’ami.
Le « cri de Wilhelm féminin ».
Peu probable que Ridley Scott s’abaisse à ce genre de choses. Il ne cligne de l’oeil que pour regarder dans celui de sa caméra. Et s’il lui prend de se répéter, il a le bon goût de répéter ses motifs à lui plutôt que ceux des autres. Ainsi, Prometheus, comme deux autres grands films de Scott, est traversé par des questions existentielles, et une spationaute en petite tenue.
Sortie en mai 2012.
La « crieuse inconnue » est audible à la 50e seconde de la bande-annonce.
Moi c’est plus les tentacules qui m’ont dérangé. Mais faut dire que je suis plus visuel qu’audio.
Intéressant, mais j’avoue que j’ai d’abord penser au cri du chanteur éponyme: « Quand je s’rai grand je s’rai Bee Gee’s (rip), ou bien coureur de formulin, hein hein! »