Enragé : boeuf fou

Rachel, coiffeuse à domicile à la Nouvelle-Orléans, vit un sale début de journée. En retard, elle perd sa meilleure cliente et se retrouve coincée dans les embouteillages alors qu’elle doit emmener son fils à l’école. Elle commet l’erreur de dépasser un pick-up bloqué au feu rouge en klaxonnant un peu trop fort au goût du conducteur. Ce dernier, très instable et au dossier déjà très chargé, décide de lui faire payer au prix fort son empressement en lui faisant vivre un véritable cauchemar.

C’est toujours dommageable (pour le spectateur) de voir des acteurs gradés comme Russel Crowe (Gladiator, Un homme d’exception, etc.) associer leur image à des films faibles comme cet Enragé. Faible dans l’écriture, faible dans les motivations de l’antagoniste. Crowe, physiquement transformé par le poids, se prête à la description du phénomène bien connu de road rage ou “rage au volant”. Le générique introduit le concept dans un montage d’images réelles d’incivilités plus ou moins graves survenues sur les routes américaines, donnant au métrage une couleur faussement sociologique. Car pour le reste, le fou furieux d’Enragé se livre à une violence disproportionnée de laquelle Rachel parvient à sortir in fine malgré son frêle gabarit de Twingo. On est très loin de la réalisation du Duel de Spielberg, ou de la descente aux enfers psychologique de Chute Libre de Joel Schumacher qui permettait au moins l’empathie pour l’anti-héros. 

Enragé. Scénario : Carl Ellsworth. Réalisation : Derrick Borte. Interprétation : Russel Crowe, Caren Pistorius, Jimmi Simpson. Etats-Unis, 2020.


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