Maryam est une jeune doctoresse dans une clinique d’une petite ville d’Arabie Saoudite. Par un concours de circonstances, et contre sa volonté, elle se retrouve candidate aux élections municipales. Elle se choisit un cheval de bataille : faire goudronner la route boueuse qui mène à l’hôpital. Elle devra affronter les préjugés de sa communauté sur les femmes et son origine sociale.
The Perfect Candidate est le quatrième long-métrage de la première femme réalisatrice saoudienne, Haifa al-Mansour. On se rappelle de Wadjda, son premier très beau film. Celui-ci, qui se termine de la même manière, est moins abouti, tant dans sa forme que dans son discours. Comme dans son premier film, la réalisatrice dresse un portrait de la société saoudienne et met au jour quelques paradoxes. Si l’adoration de Dieu et de son prophète est omniprésente, l’adoration de l’être aimé, femme ou homme, l’est aussi à travers les chansons interprétées par le père de l’héroïne. On chante l’amour de Dieu et l’amour tout court en Arabie. Et s’il y a un public, masculin comme féminin pour acclamer les musiciens, il y a toujours une minorité d’intégristes qui voudraient les faire taire. The Perfect Candidate nous montre plusieurs facettes de l’Arabie Saoudite, un monde hostile aux femmes. Là où le bât blesse, c’est dans le rythme des séquences et du jeu des comédiens qui de bout en bout sont égaux. Plus grave encore, le film abandonne la couleur sensuelle et poétique des passages chantés en arabe à chaque fois qu’il adopte une bande-son dont le défaut n’est pas d’être occidentale – ce qui constitue déjà une faute d’accord – mais totalement banale. Reste un film militant, nécessaire, et un joli portrait de femmes.
The Perfect Candidate. Scénario : Haifaa al-Mansour, Brad Niemann. Réalisation : Haifa al-Mansour. Interprétation : Nora Al Awadh, Dae Al Hilali, Mila Al Zahrani. Arabie Saoudite/Allemagne, 2019.