Mickey Pearson (Matthew McConaughey) a fait fortune dans le deal de cannabis au Royaume-Uni. Il souhaite se retirer et vendre son business à un juif américain qui a tendance à négocier les prix. Ce projet relativement simple va entraîner une suite de machinations et de règlements de comptes desquels certains sortiront grandis, d’autres morts.
Après le second Sherlock Holmes, un Roi Arthur et surtout un Aladdin sous la houlette de Disney, on croyait avoir perdu Guy Ritchie. Le réalisateur britannique avait laissé échappé sa substance au profit d’un style visuel fait de ralentis et d’esbroufe. Avec The Gentlemen il revient à la source de ce qui a fait son succès et qu’on pourrait résumer au titre d’un de ses premiers films : des arnaques, des crimes et de la botanique. Ritchie parvient à nous faire aimer des personnages pourtant peu recommandables. Car même parmi les gangsters il faut distinguer les crapules des autres, les gentlemen. Les premiers n’ont aucun honneur, les seconds ont une éthique, des limites à ne pas franchir. Ils croient à une forme de justice, sans flics bien sûr. Mickey le dit très bien dans une scène : il est accro à la vente de cannabis tandis que ses concurrents jaloux dealent de l’héroïne, qui est mortelle. Ce message est enveloppé dans une forme narrative complexe, presque un film dans le film. Les dialogues et certaines situations sont volontairement racistes. Ainsi, on trouve un juif roublard, des russes irascibles, un chinois nommé “Ph-uc” comme “fuck” et des anglais beaufs habillés en survêtements. Tout le monde est logé à la même enseigne, sauf le spectateur à qui il est servi un plat royal. The Gentlemen risque de devenir un classique du genre.
The Gentlemen. Réalisation et scénario : Guy Ritchie, d’après une histoire d’Ivan Atkinson et Marn Davies. Etat-Unis/Royaume-Uni, 2020.