Monos : sa majesté de mucho

Ils sont huit jeunes gens, dont des adolescents, à surveiller une otage américaine dans la montagne.  Armés jusqu’aux dents, ils suivent la discipline qui leur a été inculquée par un aîné.Le groupe ressemblerait à une colonie de vacances s’il n’y avait ce lourd équipement militaire qui les accompagne dans leur fuite dans la jungle. Soumis au froid, à la chaleur moite, le groupe commence peu à peu révéler ses fissures pour craquer complètement dans la dernière partie.

Monos s’inscrit dans la lignée des films de jungle comme Apocalypse Now et Fitzcarraldo dont les tournages furent aussi spectaculaires que les paysages. Ici, la trame est minimale et c’est au spectateur de se frayer à la machette un chemin parmi les pensées et actions des personnages, pour trouver du sens. Monos se contente d’une ambiance à défaut de narration. Pour autant, il ne laisse pas insensible. Il produit des images rémanentes. On pense à Sa majesté des mouches, le roman de William Golding qui met en scène des adolescents abandonnés sur une île déserte (matrice des trilogies ados Le Labyrinthe et Hunger Games). Sans réel début et sans réelle fin, le film se complaît dans une posture « auteurisante » là où on aurait voulu voir et entendre un propos plus clair, plus proche d’une narration traditionnelle.

Monos. Scénario : Alejandro Andes et Alexis Dos Santos. Réalisation : Alejandro Andes. Colombie/Equateur, 2019.


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