See : les yeux grands fermés

Dans un futur éloigné, un virus a décimé la population mondiale et les survivants sont aveugles. La vision est considérée comme de la sorcellerie et le simple fait de l’évoquer suffit à être accusé d’hérésie. Réduite à sa portion congrue, l’humanité vit un nouveau moyen-âge. Jusqu’au jour où naissent deux jumeaux au sein de la tribu des Alkenny, deux enfants dotés de la vue. Pourchassés par les sbires d’une reine despotique ils devront retrouver leur père biologique pour construire un monde nouveau.

See est aux séries habituelles ce que le premier iPhone a été pour les téléphones à clavier : chère, luxueuse et “tactile”. Le concept fort est parfaitement exploité. Les scénaristes ont imaginé à quoi ressemblerait une société aveugle. Comment vivre, comment aimer, comment combattre sans le sens essentiel de la vue ? Cela donne lieu à des scènes savoureuses dans lesquelles les personnages utilisent tout ce qui est à leur portée pour surmonter leur handicap. Pilonnée par les critiques, See mérite pourtant le coup d’oeil, et ce malgré un creux narratif perceptible à partir du sixième épisode. Selon le bien informé Wall Street Journal, Apple TV débourserait près de 15 millions de dollars par épisode. Et ça se voit dans les décors, les costumes et le casting – notamment Syvia Hoeks et Jason Momoa. La présence de ce dernier peut induire le spectateur en erreur : See n’est pas une version de Game of Thrones sans dragons et magie. See est une série originale qui déploie son propre univers, un monde fait de passions bien humaines.

See. Créée par Dan Shotz et Kevin Knight. Etats-Unis, 2019.


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