Arthur Fleck vit chez sa mère à 40 ans passés et rêve de percer dans le stand-up. Mais en plus d’avoir le mauvais œil sur lui, il cumule tout un tas de handicaps. Victime d’un trouble nerveux, il est pris de fou rire dans les situations les plus inappropriées.Sans ses médicaments et le concours des services sociaux, ce clown de métier est envahi par des idées délirantes. Alors que tout autour de lui, la folie semble s’emparer de la ville de Gotham. Sauf que cette fois, la population super-pauvre est prête à se soulever contre les super-riches dont Fleck va devenir l’antidote : un super-vilain.
Sur le papier tout était réuni pour ne pas y croire. Le réalisateur Todd Phillips vient de la comédie potache, et le propriétaire des droits du personnage du Joker, DC Comics, ne produit que des échecs publiques et critiques depuis 2013 – sauf exception discutable de Wonder Woman. Et le personnage présente un défi permanent à chaque apparition. Un défi pour les scénaristes, les réalisateurs, et l’interprète. C’est la présence de Joaquin Phoenix, un comédien que nous respectons au moins depuis Prête à tout de Gus Van Sant (1993), qui nous a fait basculer. La promotion a fait le reste : le bruit courait que Joker empruntait à Taxi Driver et King of Comedy. La présence de Robert De Niro et les nombreuses scènes clonées depuis les films de Martin Scorsese sont flagrantes mais restent de l’ordre de l’hommage. On dit et on dira encore de Joker qu’il est la rencontre entre le film de genre et le film d’auteur. En toute franchise, on n’a jamais fait la différence entre les deux.
Joker. Scénario de Scott Silver et Todd Phillips. Réalisation : Todd Phillips. Etats-Unis, 2019.