Alma est une jeune trentenaire américaine comme beaucoup d’autres, perdue dans les automatismes de sa vie : un amant fidèle, un boulot, une mère protectrice, une soeur à marier, bref, une vie ordinaire. Il suffit d’un accident de voiture mineur pour la faire basculer dans une autre réalité. Soit elle est victime d’un traumatisme psychique profond, soit son père communique vraiment avec elle à travers le temps pour résoudre l’énigme de sa mort.
On pense tout de suite à Scanner Darkly (Richard Linklater, 2006) car Undone est réalisé selon la même technique dite de rotoscaping, ou décalcomanie pour les néophytes. La série s’y prête très bien car les effets visuels servent l’histoire et les personnages sans diminuer la prestation des comédiens. C’est un univers à la Gondry, onirique et capable de se transformer en une fraction de seconde. Comme dans Legion, la notion de temps est éclatée pour transcrire la tendance schizophrène de l’héroïne qui devra maîtriser ce “pouvoir”. Peut-être qu’elle n’est pas folle, peut-être qu’elle est une chamane comme ses ancêtres. Rosa Salazar livre une seconde belle performance sous un masque virtuel après le moyen Alita: Battle Angel dont elle était la perle. Au-delà de l’exercice formel, Undone raconte l’histoire simple, compliquée et universelle des rapports familiaux, et d’une très belle manière.
Undone. De Kate Purdy et Raphael Bob-Waksberg. Etats-Unis, 2019.