Pennyworth : ici l’ombre
On 14 août 2019 by rachidouadahLe jeune Alfred Pennyworth sort vivant de la seconde guerre mondiale avec une fratrie, des S.A.S. (forces spéciales britanniques) comme lui, qui l’accompagne dans les coups durs. Très logiquement, il se reconvertit dans la sécurité rapprochée. Trop mou pour le business et trop dur pour la rue, Alfred fait son trou dans le milieu interlope de Londres, pas très loin de Whitechapel où un certain Ripper (éventreur) sévit. Bien entendu, et hélas (si comme nous, vous n’êtes fan des coïncidences), son destin croise celui d’un certain Thomas Wayne, alors célibataire, et d’une prénommée Martha. Les deux futurs parents de Bruce Wayne vont oeuvrer à détruire une société secrète qui n’est pas la Ligue des Ombres mais la « Raven Society ». Le tout dans une Angleterre fascisante, avant-goût d’un Gotham américain ténébreux qui attend les héros en seconde saison.
Raconter la jeunesse du fameux valet de Bruce Wayne/Batman est une grande idée. Surtout depuis que Christopher Nolan a donné au personnage une épaisseur inédite à l’écran. Sous la plume des frères Nolan et incarné par Michael Caine, Alfred héritait d’un passé de légionnaire et du charisme de l’acteur (L’Homme qui voulut être roi, À nous la victoire, Le limier). Ici, contre toute attente, le langage et les images sont violents. Les décors, les costumes et la photographie sont beaux au point de nous faire oublier qu’on est devant une série télé (mot qui ne veut plus rien dire en 2019). Mais le dénouement rocambolesque du premier épisode fait craindre le pire. Le pire, serait que Pennyworth évolue comme Gotham (du même créateur), dont la facture nous avait également séduit. Avant d’être déçu par la répétition des coïncidences et un casting d’adolescents en place des futurs protagonistes de l’univers Batman. Ce qui n’a pas empêché la série de durer cinq années. Comme on est d’humeur positive, on préfère miser sur Pennyworth au risque de se tromper. Le super-méchant est quand même joué par Jason Flemyng (Snatch, From Hell) et ça, ça vaut son pesant d’or.
Pennyworth. Série créée par Bruno Heller. Etats-Unis, 2019.