La série allemande sur le voyage dans le temps qui a créé la surprise en 2017 revient avec une seconde saison.
Jonas aurait pu finir son adolescence tranquille à Winden, une bourgade allemande qui abrite une centrale nucléaire au milieu de la forêt. Mais son père vient de se suicider, et des ados comme lui disparaissent mystérieusement. Il découvre un passage dans le temps qui lui permet de voyager par sauts de 33 ans dans le passé, et peut-être dans le futur aussi. Jonas se retrouve pris dans une boucle temporelle infinie et presque insensée, et le spectateur avec lui.
La force de Dark c’est sa germanité. Car même si le scénario réutilise des idées usées jusqu’à la corde par le cinéma et la télévision de science-fiction américains – références citées à mots couverts – nous sommes bien en présence d’un “produit” culturel allemand. Dark commence tel un Stephen King puis éclate en un récit borgésien complexe. On voyage dans le temps local et culturel pour, comme l’avait fait Code Quantum, effleurer l’histoire de l’Allemagne du vingtième siècle. Les acteurs allemands offrent au spectateur américanisé une galerie de visages et de talents nouveaux. Et chacun défend bec et ongle son personnage car il ne semble pas y avoir de rôle secondaire dans cette histoire trop compliquée pour être résumée. En changeant de point de vue, le scénario nous fait faire le tour de ce village dans lequel la plupart des habitants dissimulent des informations susceptibles de changer le cours des événements, et d’empêcher ou d’accélérer la fin du monde et de la série. A moins que tout ne soit déjà écrit ? Pour se sortir de l’inexplicable mic-mac du scénario, les showrunners ont botté en touche en fin de saison 2, optant pour un autre territoire délaissé par la fiction européenne : les mondes parallèles. Dark et son aura germanique, représentera pour certains spectateurs la plus intéressante alternative à Stranger Things.
Dark. Série créée par Baran Do Bar. Allemagne, 2017-2019.