Baby Driver : Edgar Wright à fond la caisse
On 14 juillet 2017 by rachidouadahUne histoire de braquage à 100 à l’heure mais qui rétro-pédale à la fin.
Le réalisateur de la « Trilogie Cornetto » (Shawn of the Dead, Hotfuzz, Le dernier Pub avant la fin du monde) nous offre un film de braquage vue depuis le regard de Baby. Baby c’est un jeune mec qui conduit comme un as tant qu’il a de la bonne musique entre les oreilles. Depuis qu’il a perdu ses parents dans un accident de la route il est atteint d’acouphènes. Alors il est obligé d’écouter constamment de la musique sur son iPod pour se concentrer sur l’action. De l’action il y en à la masse dans ce film où le jeune héros enchaîne les courses-poursuites en voitures fuyant la police… ou les gangsters. Parce qu’il n’y a pas une seule scène, ou presque, sans musique, Edgar Wright se fait un peu Tarantino en puisant dans un répertoire éclectique qui va de James Brown à Queen en passant par T.Rex.
Mais à cette vitesse Edgar Wright grille forcément quelques feux rouges de la narration. Le registre choisi est celui du romanesque, un Bonnie and Clyde moderne qui se terminerait bien. Alors on peut pardonner à la jeune serveuse qui décide de tout plaquer pour fuir avec un braqueur, parce que c’est le genre qui veut ça, mais on ne peut pas faire de même pour le sacrifice de l’acteur Kevin Spacey soudainement « out of the character ». L’acteur qui a marqué le polar via son interprétation dans Usual Suspects (Bryan Singer, 1995) se plie à un défaut de l’intrigue en commettant un acte incohérent avec son personnage. Par ailleurs, Edgar Wright étant cultivé, on ne lui pardonnera pas non plus la manière dont il se débarrasse de Paul Williams (le Swan de Phantom of The Paradise) après l’avoir invoqué quelques minutes. Ces petits défauts font rétro-pédaler le récit qui ralentit vers une fin forcément happy.
Baby Driver. Réalisation et scénario : Edgar Wright. Interprétation : Kevin Spacey, Jamie Foxx, Jon Hamm. Photographie : Bill Pope. Montage : Jonathan Amos, Paul Machliss. Musique : Steven Price. Grande-Bretagne/Etats-Unis, 2017. Sortie française le 19 juillet 2017.