Star Wars contre Batman contre Superman (tout contre)

J.J. Abrams et Zack Snyder se livrent une drôle de bataille depuis quelques semaines pour faire parler de leurs films respectifs. Via Twitter, les community managers des deux réalisateurs échangent des images mélangeant l’un et l’autre des projets dans des montages humoristiques autrement appelés « mashups ». Dernièrement, Abrams a posté une vidéo de quelques secondes montrant le Millenium Falcon (véhicule emblématique de l’univers Star Wars) abritant en son sein la maquette d’une batmobile (véchicule emblématique de l’univers Batman)… Si ces clins d’oeils sont amusants et intéressants dans le cadre d’une stratégie de co-branding, ils sont plutôt inquétants pour les spectateurs qui attendent que les deux larrons, Abrams surtout, fassent correctement leur travail plutôt que jouer à video-gag. Les succès publics des Star Trek cachent mal le sabotage scénaristique et thématique opéré par le nouveau wonder boy du cinéma américain proclamé héritier de Spielberg et de Lucas à la fois. De plus, depuis le scénario de A propos d’Henry (Mike Nichols, 1991) caractérisé par la prestation d’Harrison Ford, J.J. Abrams n’a pas vraiment brillé comme auteur, mais plutôt comme showrunner, producteur et technicien du film, se contentant de pomper et réinjecter la culture des années 80 dans ses propres travaux. Avec la complicité du scénariste maudit Damon Lindelolf (Prometheus), il a dissimulé les preuves de ses crimes sous des facilités dramaturgiques désormais bien connues des amateurs de Lost, comme les failles espace-temps et autres paradoxes empruntés à la littérature SF des années 50. Si le succès n’est pas au rendez-vous de ce prochain Star Wars et de l’affrontement Batman contre Superman, les deux réalisateurs pourraient bien tomber dans un de ces trous noirs dont le show business américain jalonne les carrières.


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