Shigueru Miyamoto, Prince des Asturies

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Le « papa » de Mario Bros vient d’être distingué une nouvelle fois pour sa contribution à la communication et aux « humanités ».

On ne saura peut-être jamais qui du créateur de Super Mario, Donkey Kong et Princess Zelda, ou des enfants, ex-enfants et parents, est redevable à l’autre. Shigueru Miayomoto n’est pas surnommé le « Spielberg des jeux vidéo » pour rien. Déjà sacré Chevalier des Arts et des Lettres en france en 2006, et primé aux BAFTA en mai, il a reçu ce mercredi la distinction de la fondation du Prince des Asturies dans la catégorie « Communication et Humanités ». Au fait, c’est quoi les Asturies ? Pas grand chose en réalité, une petite principauté de la taille de la Bretagne à l’extrême nord de l’Espagne. Selon Wikipedia, la région est habitée par des homo sapiens dès le paléolithique inférieur… Un peu plus tard, le premier roi des Asturies, Pelayo, est l’initiateur de la reconquista chrétienne. Ce qui est pas mal, pour l’époque, et ouvre la voie encore un peu plus tard au glorieux empire ibérique. En 1981, la Principauté, dont la population viellit et décline, crée une fondation dont le but sera de distinguer des personnalités ou entités oeuvrant pour le mieux-être de l’Humanité.

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Bien des symboles en somme. D’abord celui d’un bout d’Espagne qui se rappelle de sa « Couronne » passée (bien réelle aujourd’hui au regard de son rayonnement linguistique et culturel), et puis un type derrière un clavier à la conquête du monde. Miyaomoto est un homme orchestre : il sait concevoir un jeu, le coder, le dessiner, le mettre en musique. Mais il a su déléguer toutes ces tâches à l’armée de petites mains de Nintendo. Avec ces quelques petits jeux de rien du tout, le Japonais a réussi à soulager les enfants, les ados, les adultes, les chômeurs et les philosophes du monde entier de cette question existentielle : comment occuper son temps libre ? La contribution de Prince Miyamoto à la culture populaire est indéniable. Une fois de plus, une grande instance du mouvement identifié sous le nom de geek réussit à faire plier une institution à elle, sans même le vouloir. Parce qu’il est « le principal architecte de la révolution dans les jeux vidéos éducatifs, constructifs et non violents (…). Il a crée des rêves virtuels (sic) qui permettent à des millions de gens de tous âges d’interagir et de générer de nouvelles formes de communication et de relation, capables de dépasser les frontières idéologiques, ethniques et géographiques « .

Avant Miyaomoto-san, le prix Prince des Asturies a honoré d’autres humanitairiens tels que Oscar Niemeyer, Vittorio Gassman, Woody Allen, Al Gore, Simone Veil, Pedro Almodovar, Bob Dylan, Jean Daniel, Umberto Eco, Bill Gates, Yasser Arafat, J.K. Rowling, et aussi El Pais, l’Unicef, Yad Vashem, Google…  C’est un beau destin pour un homme de soixante ans qui dessinait des îles oniriques, des princesses Peach ou Zelda à libérer, et qui finit lui-même par devenir prince de l’îlot d’un royaume qui n’existe plus, ou pas tout à fait.

Yoshis-Island


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